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Le Point du Geek
17 décembre 2013

[Critique] Le Hobbit : La désillusion de Smaug


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Date de sortie :
11 décembre 2013

Réalisé par Peter Jackson

Casting : Ian McKellen, Martin Freeman, Richard Armitage

Genre : fantastique, aventure

Nationalité :
américaine










Synopsis :
les aventures de Bilbon Sacquet, paisible hobbit, qui sera entraîné, lui et une compagnie de Nains, par le magicien Gandalf pour récupérer le trésor détenu par le dragon Smaug. Au cours de ce périple, il mettra la main sur l'anneau de pouvoir que possédait Gollum...


Avis :

Un an après la sortie d'Un voyage inattendu, dont la conclusion nous montrait l'oeil du dangereux Smaug, autant dire que l'excitation n'avait d'égal que l'impatience pour la sortie du second volet des aventures du hobbit Bilbo et de la compagnie de Nains ! Alors comment Peter Jackson a-t-il aborder l'épisode charnière de sa trilogie ?...

Et bien tout simplement en nous faisant le caméo le plus évident jamais fait car c'est le réalisateur lui-même qu'on voit en premier dans son film, la mine patibulaire sous la pluie de Bree... Facile direz-vous ? Bref ce n'est pas le plus important car attendu de pied ferme, ce second épisode du Hobbit va nous en faire voir de toutes les couleurs !

Fotolia_40948936_XSUn caméo ? C'est pour un réalisateur le moyen de faire un clin d'oeil à ses fans, en apparaissant plus ou moins subrepticement dans un de ses films, ou celui d'un collègue, et Peter Jackson est un habitué du genre. Saviez-vous qu'on peut le voir dans chacun des films du Seigneur des Anneaux ? Pour vous faire gagner du temps...

lordofthering


Dans sa première partie, le film va même se montrer ingénieux avec une séquence assez grisante et angoissante dans la Forêt Noire, où la compagnie va se retrouver face à une adversité des plus répugnantes. C'est alors que les elfes vont faire leur entrée dans ce récit. Vous savez, ces personnages parmis lesquels Peter Jackson a inventé des protagonistes de toutes pièces pour féminiser le casting (Thauriel) et invité d'autres pour nous rappeler au bon vieux souvenir du Seigneur (Legolas). Si je n'ai pas lu le roman et ne pourrai donc pas m'insurger contre une infidélité qui n'est pas interdite, force est de constater que ces personnages n'ont aucun apport sur le plan scénaristique...

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"T'as vu ya une soirée Terre du Milieu, ça te dit on se tape l'incruste ?"


Ce serait d'ailleurs l'un des principaux reproches que l'on peut adresser à la Désolation de Smaug : on a cette désagréable impression que la troupe va connaître une succession d'épreuves indépendantes où aucune rencontre n'aura de réelle influence sur le récit, comme les niveaux d'un jeux vidéo vide de liant. Une grande déception.

De plus, Peter Jackson ne profite pas de ce deuxième film pour approfondir le rôle des Nains, on ne s'attache pas plus à l'un qu'à l'autre et même Thorin, qui avait au début d'Un voyage inattendu vite jugé Bilbon avant de se raviser, ne représente ici qu'une caricature d'un personnage peu intéressant. On est désabusé par le manque d'évolution du roi nain, qui ne serait finalement pas que petit par la taille. Malgré une prestation toujours aussi convaincante, on constate avec effroi que même Gandalf est relégué au rang de faire-valoir ("je vous accompagne jusqu'à la forêt et ensuite je vais faire une quête de chaman mystique à laquelle on n'accordera aucune importance"). Un fait dommageable devant l'intérêt que procure les quelques scènes où Ian McKellen apparaît. On se surprend même à se demander vers les 2/3 du film depuis combien de temps Bilbon (le personnage principal faut-il rappeler) n'a pas dit quoi que ce soit ou fait quelque chose...

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Azog lui, et c'est aussi décevant, est toujours cet ennemi nemesis de Bilbon et ses accolytes. Quand on dit qu'un film avec un bon méchant est forcément bon, la question sur la réciproque se doit-elle d'être posée ?... Et que dire devant la platitude de certains personnages comme Bard, qui verra peut-être son rôle évoluer dans le dernier épisode, mais qui provoque un inintérêt des plus grands.

Ouais toujours là, en mode beau gosse...


Enfin, si certains pourront se montrer décontenancés par le fait que Smaug le Terrible parle, ça n'a pas forcément été mon cas mais c'est surtout lorsqu'on s'intéresse au contenu de son dialogue avec Bilbon qu'on est surpris par la fadeur. En comparaison avec la confrontation et les devinettes de Gollum, on était en droit d'attendre plus d'un ennemi qui va nous offrir une conclusion qui donnera la désagréable impression d'être devant une série. Là où les scènes de fin de la Communauté de l'Anneau et des Deux Tours, voire même d'un Voyage inattendu étaient classieuses, dans l'émotion où la fascination qu'elles pouvaient exercer (Frodon qui décide de continuer sa quête seul mais voit Sam l'accompagner, Gollum qui expose toute sa folie dans la forêt et dévoile ses réelles intentions sur les 2 hobbits, l'oeil de Smaug qui s'ouvre), la dernière réplique pourra ici s'avérer un poil décevante, abaissant cet univers si riche et envoutant à la hauteur de blockbusters pour ados décérébrés...

La bande-son, enfin, ne sera pas mémorable comme elle a pu l'être par le passé. Même le thème du premier film est absent. On pourra être un poil décontenancé par la chanson du générique, pas désagréable à l'oreille mais qui jure assez avec ce à quoi nous avons été habitués.


Evidemment, la Désolation de Smaug n'est pas un nanard complet et comporte certains points positifs. Aussi des ajouts par rapport au roman avec la quête de Gandalf à Dol Guldur sont assez fascinants, dans leur manière de créer des ponts avec le Seigneur des Anneaux. De plus, l'audace de Peter Jackson entrevue lors du premier volet va littéralement éclater au grand jour avec la mémorable scène des tonneaux qui offrira son lot de bravoure. Les chorégraphies de combat des elfes n'y sont d'ailleurs pas étrangères. Les effets spéciaux et décors sont toujours aussi enchanteurs, allant de la forêt de Mirkwood à la Caverne du dragon, c'est toujours du grand spectacle auquel on a droit ! Mention spéciale enfin à la prestation de Martin Freeman, toujours aussi plein de facétie dans le rôle de Bilbon, mais dont la présence à l'écran laisse finalement à désirer.

c'est beauuuu


Il n'empêche qu'on se sent quelque peu trahi par une saga qui ne nous avait jusqu'alors habituer qu'au caviar, et c'est avec une appréhension certaine qu'on attendra un an avant la sortie d'Histoire d'un aller et retour... Paraît-il même que la conclusion de ce second film est à quelque pages de la fin du roman Bilbo, c'est dire...

Le Point :


bonhommeQuelle sensation bizarre que de rester sur sa faim devant une adaptation de Tolkien, vu l'excellence des 4 films précédents. Est-ce un matériel de base trop simplet, où une volonté d'étirer un ensemble en y ajoutant des éléments et personnages très dispensables ? Une chose est sûre, l'impatience qu'aura provoqué la sortie de ce film n'a d'égal que la désillusion qui en découle.

En somme, la Désolation de Smaug s'avère décevant et m'a fait pensé à une réplique de Bilbon dans la Communauté de l'Anneau, qui se sent "comme du beurre, étalé sur une tartine trop grande"...

6/10


 

 

 

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