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Le Point du Geek
2 décembre 2013

[Dossier] Triste novembre

 

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Annonciateurs d'une nouvelle ère dans le domaine du jeu vidéo, ces visages vous sont forcément familiers : ce sont ceux des dernières consoles de salon de Sony et Microsoft, sorties ces derniers jours. Alors pourquoi Triste novembre me direz-vous ? Et bien car cet évènement est aussi synonyme de la fin d'une époque, et si les deux mastodontes du multimédia se frottent déjà les mains à l'idée du succès quasi assuré des produits en question, il serait injuste d'oublier sans ménagement leur grandes soeurs respectives, qui ne vont plus tarder à tirer leur révérence : la PS3 et la Xbox 360. Vous savez, celles que l'on désignait par "Next-Gen" il y a un peu moins de 10 ans, avec des étoiles dans les yeux... Peut-être aussi les dernières consoles pour lesquelles on pouvait observer un véritable engouement. Un enthousiasme non-feint que l'industrie des technologies a, à coup de matraquage marketing, de plus en plus de mal à rééditer (compte-t-on à combien d'Iphones sommes nous rendus ?).

Cet article n'a pas pour but de bouder notre plaisir devant les perspectives offertes par ces nouveaux monstres vidéoludiques, prêts à assouvir nos fantasmes virtuelles. Il tentera, à sa hauteur, de rendre un dernier hommage aux consoles de septième génération qui vont, peu à peu, passer le témoin...

Mais avant toute chose, la septième génération de consoles, c'est quoi ?

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      Dans l'ordre chronologique de leur date de sortie, la septième génération a vu arriver en décembre 2005 en France la Xbox 360 de Microsoft. Prenant la relève de la Xbox, celle-ci proposait à son lancement un lecteur HD-DVD externe, qui s'avéra être un échec commercial face au format roi à venir : le Blu-ray. Sa sortie devançant celle de son principal concurrent (la PS3), la 360 pu se constituer un catalogue de jeux varié et toucher un large public, ce qui lui permis notamment de dépasser les performances commerciales de la Xbox première du nom (79 millions d'unités écoulées contre 22).


     

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Ce n'est qu'un an plus tard (novembre 2006) que sortit la PlayStation 3, du géant nippon Sony. D'un point de vue technologique, la console s'avère légèrement supérieure à celle de Microsoft, d'autant plus qu'elle dispose d'un lecteur Blu-ray, devenu la norme depuis. Cependant, ses ventes mirent du temps à décoller, en raison d'une 360 déjà bien installée sur le marché, et de difficultés à maîtriser toutes les possibilités technologiques de la part des développeurs. En fin de vie, la console a bien inversé la tendance, ayant été vendue à 80 millions d'exemplaires. Le succès historique de la PS2 (157 millions de vente) n'est pas atteint mais les performances sont cependant très satisfaisantes, pour une console sortie si tard.


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      La petite dernière, la Wii de Nintendo, appartient tout autant à cette génération, mais ne peut être considérée comme concurrente à part entière des 2 pré-citées. La raison : en plus de ne pas participer à la course technologique à laquelle se livre Sony et Microsoft, la console propose un gameplay totalement innovant, prenant en compte les mouvements dans l'espace. La Wii a pu souffrir d'un déficit de crédibilité (image pas assez mature, public trop varié) mais une nouvelle fois, Nintendo révolutionne la manière de jouer (le nom initial du projet était d'ailleurs Revolution). Le public ne s'y trompe pas car c'est près de 100 millions de Wii qui seront vendues avant la fin de sa production en octobre 2013, pour laisser place à la Wii U.





Maintenant que les présentations sont faites, pour nous gamers, qu'est-ce que ça représente ?

Un aspect communautaire

C'est le premier point qui va différencier ces consoles des précédentes, en particulier la 360 et la PS3. Désormais, celles-ci sont résolument tournées vers le multijoueur, le partage d'expérience. En effet, avec le Xbox Live (déjà présent sur la première Xbox mais dont la popularité explose avec la 360) et le Playstation Network, c'est tout un réseau social auquel vous avez accès lorsque vous démarrez votre console : amis en ligne, trophées ou succès glanés... Les plateformes proposent également un accès à des contenus téléchargeables : démos, fond d'écran...

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Tout ceci sans compter l'importance prise par le jeu en ligne, qui constitue même la majeure partie de l'expérience proposée par certains titres. C'est un aspect indéniable, le online s'est véritablement démocratisé ces dernières années, ne se cantonnant plus qu'au seul PC.


Du sport, encore et toujours

Surfant sur la vague du succès de la Wii, le jeu Wii Sport est devenu le plus vendu de tous les temps, toutes plateformes confondus : 80 millions d'unités, soit deux fois plus que le second (Super Mario Bros) ! Les simulations sportives constituent toujours une valeur sûre, en attestent Madden NFL (football américain), NBA 2K (basket), WWE 2K et Smackdown (catch), F1 (course) ainsi que Mario & Sonic aux JO d'hiver et d'été sur Wii.

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Mais en Europe, un duel au sommet a connu un tournant, c'est celui opposant Fifa et Pro Evolution Soccer pour le titre de meilleur simulation de football. Si PES avait pris l'ascendant sur la génération précédente, avec des opus 4, 5 et 6 proche de la perfection sur PS2 notamment, EA Sports a totalement inversé la tendance, faisant de son Fifa le nouveau jeu de foot ultime sur nouvelle génération. Fini le folklore d'un "Île-de-France - Bouches-du-Rhônes" ou "Merseyside Red - North London", on a droit à une nouvelle référence et que ce soit au niveau des licences, des graphismes ou du gameplay, Fifa a clairement pris le dessus. Travaillant dans l'ombre, Konami tentera désormais de revenir sur le devant de la scène lors des prochaines années.


Des jeux pour tous

Dans la continuité d'une politique déjà amorcée sur la génération précédente, les éditeurs souhaitent élargir leur public et pour ce faire, favorisent le développement de titres s'écartant du schéma classique d'un jeu (héros - ennemis - aventure). C'est ainsi qu'est apparue une nouvelle catégorie de jeux, majoritairement musicaux, dont le principal but est le divertissement. On pourra même considérer qu'un genre nouveau a été créé : le multijoueur off-line, en raison du caractère de ces titres, propices à être joués à plusieurs, entre amis ou en famille.

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Des exclusivités

Si l'aspect esthétique des consoles, ainsi que la formule du jeu en ligne (payant chez Microsoft) sont déterminants dans le choix du gamer de se tourner vers l'une ou l'autre, un autre critère ne doit pas être négligé : ce sont les exclusivités que proposent les catalogues de jeux de chacune.

Si pour schématiser, on pourra avancer que les pro Xbox seront généralement plus adeptes de multijoueurs acharnés, et les pro PS3 amateurs d'aventures singulières, il est toujours plus concret de se pencher sur les titres en particulier, pour s'apercevoir que la vérité n'est pas éloignée de ce constat...


PS3 :

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Xbox 360 :

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Du côté des exclusivités, la Wii n'est pas en reste, grâce à ses figures de proue que sont Mario et Sonic. La console a également pu tirer avantage de l'originalité de son gameplay, pour lequel des jeux furent spécialement développés.

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Des licences multiplateformes

La septième gén' a également vu l'arrivée de licences juteuses, qu'on a pu aussi bien retrouver sur PS3 que sur 360, et il y en a eu pour tout les goûts ! Parmis les plus célèbres on pourra retrouver :

 - Assassin's Creed ; la plus populaire.
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Souvenez-vous cet alléchant trailer qui avait filtré peu avant la sortie de la PS3, nous montrant un assassin d'une classe folle évoluant dans un contexte moyenâgeux somme toute assez inédit :

La marque s'est rapidement décliné en série, nous menant des confins de l'empire templier à la piraterie du XVIIIème siècle, en passant par la renaissance italienne et l'indépendance américaine. Nul doute qu'Ubisoft ne lâchera pas sa poule aux oeufs d'or à l'arrivée des nouvelles consoles, le dernier opus, Black Flag, étant déjà proposé sur celles-ci.

 - Batman Arkham ; la plus chauve-souris.

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Rocksteady a démontré tout son savoir-faire pour son deuxième jeu développé (seulement) avec Arkham Asylum, et redonné par la même occasion ses lettres de noblesse aux adaptations de super-héros. Le titre est une claque visuelle et, dôtée d'un gameplay simple sans être simpliste, nous propose une aventure des plus mémorables.

Une suite ne tardera pas à sortir sous le nom d'Arkham City, dans la continuité du premier épisode puis la série sera confiée à Warner Bros Games pour Arkham Origins, un opus toujours aussi bon mais sentant un peu le réchauffé. À voir si la saga saura se remettre en question en cas de nouvel épisode sur next gen.


 - Bioshock ; la plus bizarre.

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Une trilogie à l'ambiance unique, proposant une aventure des plus mémorables, aussi bien dans les airs que sous la mer. Graphiquement au top, Bioshock, pas aussi connu qu'il ne devrait, a tout de même connu un succès critique amplement mérité.


 - Dead Space ; la plus "Surprise Motherfucker !"

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Quand Electronic Arts s'est chargé de nous faire voyager dans l'espace, il n'a pas fait les choses à moitié. Sommet d'épouvante, Dead Space premier du nom en a fait baver à nombre de joueurs. Ses 2 suites, s'éloignant de l'aspect survival horror original pour s'orienter davantage vers l'action, connurent cependant le même succès.

 - Call of Duty ; la plus cash-machine.

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Non content de proposer des FPS sur la seconde guerre mondiale, Activision va connaître un succès immense après un sympathique En marche vers Paris, avec son 4ème volet, changeant totalement de contexte. Modern Warfare va remporter tous les suffrages et mettre tout le monde d'accord. Si beaucoup se souviendront de la superbe mission "15 ans plus tôt" au contexte assez... nucléaire, c'est le multi qui va ériger cette série au rang de classique.

Par la suite sortiront de nombreux titres, développés en alternance avec le studio Treyarch : World at War (le chouchou de certains, avec son mode Nazis Zombies), Black Ops 1 & 2 ainsi que deux suites pour MW. Mais la franchise s'est quelque peu reposé sur ses lauriers avec cette année, la sortie de Ghosts, confirmant une certaine stagnation, qui a fragilisé son image auprès des fans de FPS, lui préférant de plus en plus le concurrent Battlefield. Compréhensible quand on voit le budget impressionant des CoD, étant visiblement plus destiné à la campagne marketing qu'à apporter de réelles améliorations.


Retour vers le futur

Faute de rétrocompatibilité (fait pour une console de pouvoir lire les jeux de la console précédente), la PS3 et la Xbox 360 ont favorisé les remakes, avec la restauration de classiques que les gamers ont pu découvrir ou redécouvrir avec grand plaisir. C'est ainsi qu'on été remasterisés en HD des jeux tels que God of War 1 & 2, la trilogie des Sables de Prince of Persia, les premiers Hitman, Metal Gear Solid, Splinter Cell, Killzone, Okami, Ratchet & Clank, Serious Sam, Soulcalibur ou encore Devil May Cray.

rétro


La Wii ne présentait pas cet inconvénient, puisqu'elle permettait de jouer avec une manette classique aux jeux sortis auparavant sur Gamecube. Quelques jeux eurent cependant droit à leur adaptation et pour ma part, ce fût l'occasion de goûter à Resident Evil 4, que je n'avais pas pu tester auparavant, et dont le gameplay s'est avéré totalement adapté à la console.

Une autre tendance a également pu s'observer : celle des reboots. En effet, certaines licences, après un essouflement dans les derniers épisodes, se sont vu renaître de leurs cendres. Par cette démarche, les développeurs ont tenté de faire table rase du passé pour redonner une dynamique à une série, la faisant repartir sur de nouvelles bases. C'est dans ces conditions que nous avons pu assister aux nouvelles origines de Lara Croft récemment, dans le sobrement nommé Tomb Raider. Prince of Persia a également tenté cette expérience, avec le parfois décrié... Prince of Persia, au visuel détonnant, tout en cell-shading, mais souffrant d'un gameplay ultra-répétitif, et d'un scénario simplet comparé à celui de la trilogie sortie au début des années 2000.

reboots


A danger is coming

Comme on a pu le constater sur les 2 points précédents, l'industrie du jeu vidéo a tendance, encore plus sur cette génération, à s'installer dans une sorte de redondance. À l'image du cinéma (et même de la musique), l'inspiration paraît en berne, et la créativité s'en ressent. Ce qui peut expliquer l'importance du nombre de licences, dont des titres sortent quasi chaque année. Ce fait ne s'explique pas simplement par une flemmingite aîgue de la part des développeurs. En effet, il relève surtout d'une implacable logique économique, comme nous l'explique Tony Key, vice-président du marketing d'Ubisoft :

«En augmentant notre marketing, notre but est en fait de diminuer le risque. Nous dépensons tellement de temps, d'énergie et d'argent pour créer des expériences comme Watch Dogs et Assassin's Creed, il faut maintenant se montrer à la hauteur sur le plan marketing. Vous prenez un énorme pari du côté du développement, il faut donc tout miser. Depuis deux ans environ, nous vivons clairement dans un monde de blockbusters. Cela signifie que le marketing doit être capable d'égaler les ressources utilisées par nos équipes de production. Vous avez pu voir ça avec Assassin's Creed III, il s'agissait de la plus grande campagne marketing de notre compagnie. Ce qui est intéressant maintenant, c'est qu'elle ne semble finalement plus si importante que cela. Cette année, nous regardons Assassin's Creed 4 et Watch Dogs et nous nous disons "C'est ce qu'il faut de nos jours, et nous continuerons dans cette voie". Nous ne commencerons même pas à travailler (sur un jeu) si nous ne pensons pas pouvoir en faire une série. Il n'y a plus de jeux autonomes, cela coûte trop cher.»

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Un autre phénomène a également été fortement décrié sur la septième génération de consoles : l'orientation vers le casual gaming. En effet, les développeurs ont grandement facilité la manière de jouer, sur bien des aspects, dans le but de plaire au plus grand nombre. Cette généralisation du gameplay simplifié a fortement déplu à une communauté de puristes, estimant que le jeu vidéo n'est pas qu'un produit visuel et marketing, mais qu'il doit aussi relever d'un certain challenge.

Enfin, il n'est pas rare de voir la sortie d'un jeu aussitôt patché, puis accompagné de DLC (contenus téléchargeables, souvent payants). Ce procédé, de plus en plus répandu, tend à voir les joueurs considérer qu'ils n'ont le droit qu'à des produits non-finalisés et payés au prix fort...

L'âge de raison

La septième génération représente un fossé technologique telle avec sa prédécesseuse qu'il ne devrait pas réédité. Mais non contents de pouvoir bénéficier de capacités graphiques revus à la hausse, certains développeurs (pas tous) ne se sont pas contenté de livrer de belle coquilles vides, mais en ont profité pour proposer des oeuvres à la profondeur scénaristique encore rarement atteinte, érigeant par moments le jeu vidéo au rang d'art. En mettant les performances techniques au service de la narration d'une histoire, certains titres ont alors pu exposer toute la matûrité atteinte par le jeu vidéo.

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Rockstar serait l'exemple le plus connu, avec son GTA IV qui, s'il a pu décevoir certains fans de la série tant son esprit s'éloignait du côté fun et barré des précédents, représente une critique acerbe de la société américaine et de ses abus. Par la suite a été réalisé le fantasme de beaucoup de joueurs avec Red Dead Redemption, le western en open world nous narrant la vie de John Marston. Enfin récemment est sorti GTA V, qui constitue déjà pour beaucoup le jeu en monde ouvert ultime.

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Allant jusqu'à impliquer le joueur émotionnellement, les titres de David Cage (Beyond Two Souls, Heavy Rain) ont quant à eux tellement placé le scénario comme élément principal de l'expérience de jeu qu'ils ne sont même plus considérés comme des jeux à part entière, mais comme des films interactifs. Tous ces exemples témoignent à leur manière de la frontière de moins en moins évidente entre le cinéma et le jeu vidéo.


Le Point :


bonhomme


Si elle a su apporter son lot de nouveautés, autres qu'un simple progrès technique, cette génération de consoles n'aura donc pas été exempte de tout défauts. Malgré tout, j'espère que cet article aura su vous rappeler de bons souvenirs, peut-être même vous donner envie de regoûter à des vieux titres prenant la poussière. J'espère également qu'il vous aura paru assez complet, même si je n'ai pas traité de nombreux aspects, tels que les jeux indépendants par exemple, le but étant d'aller à l'essentiel.

Au moment de lever les yeux vers l'avenir, on espère que
l'industrie ne se contentera pas de prendre les joueurs pour des vaches-à-lait, et que l'expérience de jeu sera toujours au centre des préoccupations. Certaines nouveautés, telles que l'Oculus Rift notamment, peuvent laisser rêveurs quant à leurs immenses possibilités, à conditions que celles-ci soient bien exploitées.


Enfin, n'hésitez pas à partager vos meilleurs/pires souvenirs de joueurs !


Pour conclure, un petit spot TV bien senti signé Sony, pour nous rappeler qu'on est tous quelque part un Michael !

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